Quand il n’y a pas de coups, mais que tout fait mal

Qu’est-ce que la violence psychologique et émotionnelle ?

C’est toute forme de comportement destiné à diminuer, contrôler, humilier ou isoler l’autre, sans nécessairement recourir à la violence physique.

Cela peut passer par :

  • Des critiques constantes, sur l’apparence, les capacités, les choix.
  • Des remarques humiliantes, en public ou en privé.
  • Du mépris, des regards glacés, du silence punitif.
  • Une culpabilisation systématique : “c’est de ta faute”, “tu me pousses à bout”.
  • Une inversion des responsabilités : l’agresseur se présente en victime.
  • Des menaces voilées ou directes : partir, faire du mal, faire du mal aux enfants.
  • Le dénigrement de tout ce qui compte pour la victime : sa famille, ses passions, son travail.
  • Une instabilité émotionnelle volontaire : chaud-froid, distance, reproches, fausses excuses.
  • Une prise de pouvoir mentale, au point que la victime ne sait plus si elle a raison ou tort.

C’est aussi tout ce qui rend la victime invisible, silencieuse, douteuse de sa propre valeur.

Ce que vit la victime

La violence psychologique grignote l’estime de soi. Elle fait douter, culpabiliser, se taire. La victime :

  • Se sent confuse : “est-ce que j’exagère ?”
  • Perd confiance en elle : “il a peut-être raison”
  • N’ose plus parler à ses proches : “ils ne comprendraient pas”
  • Marche sur des œufs en permanence
  • A peur de “déclencher” quelque chose
  • S’isole petit à petit
  • Se sent triste, vide, ou coupée de ses émotions

Ce n’est pas qu’elle “ne réagit pas”, c’est qu’elle est prise dans un piège mental. Et souvent, elle ne se rend compte de la violence qu’après coup, quand le lien est rompu, ou lorsque quelqu’un met des mots sur ce qu’elle vit.

Pourquoi cette violence est-elle si grave ?

Parce qu’elle règne en silence.

Parce qu’elle peut durer des années, parfois sans qu’un mot ne soit prononcé à l’extérieur.

Parce qu’elle affaiblit progressivement, jusqu’à rendre une personne dépendante, épuisée, paralysée.

Parce qu’elle précède souvent d’autres formes de violences : économiques, sexuelles, physiques.

Et parce qu’elle est encore trop banalisée : on parle de “caractère difficile”, de “mésentente”, de “jalousie”, alors qu’il s’agit d’une stratégie de domination.

Reconnaître les signes, c’est commencer à se libérer

Voici quelques questions à se poser :

  • Ai-je le droit d’avoir une opinion différente sans qu’il me dénigre ?
  • Est-ce que je me sens soutenue, écoutée, respectée ?
  • Ai-je peur de ses réactions quand je parle ou quand je décide ?
  • Est-ce qu’il me coupe de mes proches, de mon travail, de mes ressources ?
  • Est-ce que je me sens “moins que rien”, même quand il ne me crie pas dessus ?

Si tu reconnais plusieurs de ces signes : tu n’imagines pas. Tu ressens la violence.

Sortir de la violence psychologique

C’est un chemin, souvent long, mais possible. Voici quelques premières étapes :

  • Mettre des mots sur ce que tu vis. La violence psychologique, c’est réel.
  • Parler à une personne de confiance, même juste pour dire : “je ne suis pas bien dans cette relation”.
  • Écrire ce que tu vis, pour garder une trace et ne pas douter de ta réalité.
  • Préserver des liens extérieurs, même discrets, pour ne pas rester seule.

Conclusion : ta voix, ta valeur, ton droit à l’intégrité

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