Ce que c’est, la parentalité sous emprise

C’est lorsque l’autre parent — généralement le père — utilise les enfants comme outils de pouvoir, de chantage ou de manipulation au sein du couple. Ce contrôle peut s’exercer même sans contact physique sur les enfants, par des moyens souvent subtils, mais dévastateurs.

Cela peut ressembler à :

  • Dévaloriser la mère devant les enfants (“ta mère est folle”, “c’est elle le problème”).
  • Se poser en “meilleur parent” pour affaiblir l’autorité maternelle.
  • Punir la mère à travers les enfants (refus de s’en occuper, silence total ou hypercontrôle).
  • Créer des tensions de loyauté : “si tu aimes papa, ne dis rien à maman”.
  • Utiliser les enfants pour espionner ou surveiller la mère.
  • Instrumentaliser la coparentalité pour maintenir un lien toxique : procédures à répétition, annulation de rendez-vous, menaces autour du droit de visite.

Les enfants : témoins, victimes, otages

Même s’ils ne sont pas directement frappés ou insultés, les enfants vivent la violence conjugale. Et ce vécu peut les marquer profondément :

  • Peur diffuse de la colère du père ou de la tristesse de la mère.
  • Stress chronique, hypervigilance, troubles du sommeil.
  • Sentiment de confusion, difficulté à comprendre ce qui est juste ou injuste.
  • Silence forcé : “ne parle pas à l’école”, “ne dis pas à mamie”.
  • Culpabilité : “si je dis quelque chose, il ne viendra plus”, “c’est peut-être ma faute”.

Les enfants sont très sensibles aux émotions, même quand rien n’est dit. Ils captent les non-dits, les tensions, les larmes retenues.

Ce que vivent les mères

Les mères sous emprise témoignent souvent d’un épuisement extrême, et d’un sentiment d’impuissance douloureux :

  • Se sentir piégée dans la coparentalité avec un homme violent.
  • Devoir tout porter seule, sans relâche, tout en faisant comme si tout allait bien.
  • Être dénigrée comme mère alors qu’on fait tout pour protéger.
  • Avoir peur de partir à cause de la garde partagée, du droit de visite, des réactions de l’enfant.
  • Être seule face aux institutions, parfois incomprise voire soupçonnée (“vous exagérez”, “il faut préserver le lien père-enfant”).

Reconnaître, c’est déjà commencer à protéger

Il est essentiel de légitimer ce que vivent ces mères, et de reconnaître les mécanismes d’emprise dans la parentalité.

Non, ce n’est pas une guerre d’égo.

Non, ce n’est pas “un conflit entre parents”.

Oui, les enfants ont besoin d’un cadre sécurisant.

Oui, une mère qui protège est une mère courageuse.

Comment se préserver, et préserver ses enfants

Voici quelques pistes :

  • Se faire accompagner : psychologues, associations, travailleurs sociaux peuvent aider à y voir plus clair.
  • Écouter ses enfants sans les forcer, et sans leur faire porter la charge émotionnelle.
  • Documenter les comportements de l’autre parent, surtout en cas de recours futurs (journal, messages, décisions arbitraires…).
  • Ne pas culpabiliser si les enfants sont perturbés : ce n’est pas ta faute, c’est le fruit du climat toxique.
  • Se donner le droit de partir même quand on a des enfants — parfois, partir est le plus grand acte d’amour qu’on puisse leur offrir.

Conclusion : une mère sous emprise est une mère en résistance

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