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Le 4 avril 2017, Bénédicte Belair, 55 ans, est retrouvée morte dans son pavillon de Pont‑Sainte‑Maxence (Oise). Les secours découvrent un corps partiellement dénudé, portant plus de 50 hématomes, des côtes fracturées et une grave blessure au visage. Selon William, conjoint de la victime, ce serait le chien qui lui aurait dévoré le visage.

Le médecin urgentiste évoque une « mutilation minutieuse » incompatible avec un simple accident, et demande une autopsie. Pourtant, l’enquête initiale conclut à une chute accidentelle. Le dossier est rapidement classé.

🔍 1. Une enquête initiale profondément défaillante

Dès la découverte du corps de Bénédicte le 4 avril 2017, plusieurs signes inquiétants étaient présents. Pourtant, les gendarmes ont privilégié la thèse accidentelle sans examen approfondi.

❌ Absence de procès-verbaux

  • Les premiers gendarmes envoyés au domicile n’ont rédigé aucun PV suite à l’intervention, bien que la sœur de la victime ait signalé une situation de danger quelques jours plus tôt.
  • Aucun acte ne formalise les conditions de découverte du corps, ni les propos du compagnon.

❌ Interrogatoire expéditif

  • William, le compagnon, est entendu pendant seulement 15 minutes, à 2h du matin, sans avocat ni confrontation avec les anomalies relevées par les secours.
  • Les enquêteurs se contentent de quelques questions centrées sur la consommation d’alcool de Bénédicte, et concluent à une chute.

❌ Scellés détruits

  • En 2020, soit moins de trois ans après la mort, un gendarme ordonne la destruction des scellés (vêtements, objets présents sur les lieux), sans attendre la clôture complète du dossier.
  • Seul le téléphone de la victime est conservé, à la demande d’un avocat.

❌ Faux documents

  • En 2025, on découvre que le directeur d’enquête avait falsifié deux procès-verbaux, attribuant des témoignages fictifs à un médecin et à une amie de la victime.
  • Ces deux personnes affirment n’avoir jamais été auditionnées.

❌ Refus d’autopsie judiciaire

  • Malgré les nombreuses ecchymoses (plus de 50), la fracture costale, les hématomes, la plaie à l’œil, aucune autopsie judiciaire complète n’est initialement décidée.

⚠️ 2. Un conjoint déjà condamné pour violences

📝 Condamnation antérieure de William

  • En 2012, soit cinq ans avant le drame, William a été condamné pour des faits de violences conjugales sur Bénédicte.
  • Cette condamnation n’a pas été prise en compte par les enquêteurs dans leur évaluation de la situation en 2017.

📞 Appels à l’aide ignorés

  • Dix jours avant sa mort, Bénédicte appelle sa sœur, affirmant être frappée, enfermée et effrayée.
  • Sa sœur prévient les forces de l’ordre. Les gendarmes se rendent bien au domicile, mais repartent sans aucune procédure ni signalement de danger, concluant cette fois aussi à une simple chute.

🧩 Séquelles visibles

  • Des voisins et proches ont évoqué des changements physiques chez Bénédicte dans les jours précédents sa mort : œil au beurre noir, fatigue extrême, isolement croissant.
  • Rien de tout cela n’a été formalisé dans un signalement par les autorités.

💬 Pourquoi ces éléments sont essentiels

  • La condamnation passée et les appels à l’aide de Bénédicte auraient dû suffire à déclencher une enquête sérieuse.
  • L’ensemble de ces défaillances montrent comment le système judiciaire peut passer à côté d’un féminicide, faute de prise au sérieux initiale.
  • Le fait que des preuves aient été délibérément falsifiées dans une affaire aussi grave est révélateur d’un dysfonctionnement profond.

👩‍⚖️ Le combat de la famille pour la justice

La sœur de Bénédicte, Sylvaine Grévin, qui n’a jamais renoncé à faire éclater la vérité, s’exprime publiquement :

« C’est fait ! […] le directeur d’enquête … a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire ».

Elle dénonce les nombreuses étapes ratées : enquête bâclée, scellés détruits, deux juges d’instruction mobilisés, et la lente mise en lumière des dysfonctionnements . La mise en examen du gendarme chargé de l’enquête pour faux est un tournant décisif.

⚖️ Une procédure relancée

  • Janvier 2023 : William, l’ex-compagnon, est mis en examen pour violences volontaires, et placé sous statut de témoin assisté pour le meurtre.
  • 23 mai 2025 : la chambre de l’instruction ordonne une reconstitution des faits et une modélisation 3D de la scène, afin d’évaluer si les blessures peuvent s’expliquer par une chute ou non…

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