Agresseurs : Logiques d’action

D’après une étude menée entre 2020 et 2023, les auteurs de violences conjugales ne relèveraient pas de profils spécifiques ou de troubles psychiatriques avérés, mais plutôt de logiques d’actions qui peuvent être liées à des facteurs sociaux et psychologiques.

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Quatre types de logiques d’actions ont été identifiées chez les auteurs de violences conjugales :

1. Violence habituelle : Cette logique est à la fois anomique (liée à la perte de contrôle de soi) et relationnelle (elle structure la relation dès le début).

2. Perte de contrôle de soi : Cette logique est également anomique et conjoncturelle (les violences n’ont pas nécessairement de précédent et sont déclenchées par une situation de tension ou de stress).

3. Reprise de contrôle sur autrui : Cette logique, à la fois oppressive et conjoncturelle, est déclenchée par une rupture non désirée qui touche les ressorts d’un “narcissisme blessé”. Elle peut conduire à des actions de harcèlement pouvant aller jusqu’au féminicide.

4. Emprise : Cette logique oppressive et relationnelle prend racine dans notre héritage patriarcal, et s’appuie sur des exigences imposées par un conjoint à l’autre, en général par l’homme à la femme, pour que le partenaire corresponde à ses attentes. Dans ce type de relation, l’homme attend généralement de la femme qu’elle corresponde à des stéréotypes genrés : douce, disponible, généreuse, désintéressée, etc. C’est-à-dire au service de l’homme. Les violences apparaissent lorsque la partenaire contrarie ces exigences.

Il est important de noter que la violence conjugale est un processus systémique et évolutif qui s’inscrit dans un rapport de domination et se distingue des disputes ponctuelles entre individus égaux.

Faire la différence entre dispute et violence conjugale

Les auteurs de violence conjugale peuvent avoir des traits psychologiques tels que la jalousie pathologique, l’absence d’empathie, la difficulté à régulariser l’expression de leur agressivité ou un profil d’attachement insécurisant, qui sont fortement corrélés à une augmentation du risque de violence dans le couple.

Par ailleurs, les violences conjugales sont largement genrées. En France, en 2022, sur 198 000 personnes mises en cause pour violence sur conjoint ou ex, 87 % étaient des hommes, et sur 145 personnes tuées par conjoint ou ex, 82 % (118) étaient des femmes.