Se reconstruire après des violences conjugales, c’est un chemin courageux, souvent long, toujours semé d’embûches. Parmi ces embûches, il y a les regards, les réflexions, les petites phrases lâchées sans penser à mal. Et pourtant, elles peuvent blesser, fatiguer, ébranler.

« Tu n’en fais pas un peu trop ? »
« Il faut passer à autre chose, maintenant. »
« Tu devrais penser à te remettre en couple. »
« C’est bon, t’as survécu, non ? »
Ces mots, même s’ils ne viennent pas de personnes malveillantes, peuvent faire mal. Mais ils ne doivent pas vous faire perdre pied. Voici des pistes pour rester forte, ancrée, et fidèle à vous-même.
1. Vous avez le droit d’aller à votre rythme
Il n’y a pas de délai pour guérir. Aucune échéance pour aller mieux. Ce que vous avez vécu est unique. Votre reconstruction aussi. Certaines personnes veulent bien faire, mais elles projettent leurs propres peurs, leur inconfort face à votre douleur.
Répétez-vous : “Je ne suis pas en retard, je suis en chemin.”
2. Tout ce que vous ressentez est légitime
Tristesse, colère, culpabilité, confusion, soulagement, solitude… Tous ces états sont normaux après une période d’emprise et de violence. N’écoutez pas ceux qui veulent que vous « tourniez la page » trop vite.
Ce que vous ressentez n’a pas à être justifié. Vous avez le droit d’avoir des hauts et des bas. Ce n’est pas un signe de faiblesse, c’est une preuve de votre humanité.
3. Renforcez votre bulle de sécurité émotionnelle
Face aux remarques extérieures, parfois il vaut mieux ne pas tout écouter. Ou ne pas tout absorber. Voici quelques stratégies simples :
• Visualisez un filtre : imaginez que les mots passent à travers une barrière, et seuls ceux qui vous font du bien entrent.
• Prenez de la distance mentale : « Cette remarque ne me concerne pas. Elle parle de ses limites, pas des miennes. »
• Entourez-vous de voix qui vous soutiennent : que ce soit des proches, des groupes de parole, ou des lectures qui vous élèvent.
4. Préparez quelques phrases de réponse
Sans forcément entrer dans le débat, avoir quelques phrases prêtes peut vous aider à poser vos limites :
• « Je préfère ne pas en parler maintenant. »
• « Merci, mais j’ai déjà des ressources pour m’accompagner. »
• « Ce que j’ai vécu ne se résume pas à ce que tu vois. »
5. Rappelez-vous d’où vous venez
Quand on doute, il faut parfois regarder en arrière. Pas pour raviver la douleur, mais pour mesurer le chemin parcouru. Vous avez quitté une situation toxique. Vous avez commencé à parler. Vous vous reconstruisez.
C’est immense.
Notez vos avancées, même petites. Célébrez-les. Ce sont des victoires silencieuses que personne ne peut vous enlever.
Conclusion
Vous avez le droit de vous protéger… et de vous affirmer.
Ce que vous entendez autour de vous ne doit jamais avoir plus de poids que ce que vous ressentez en vous. Les paroles extérieures passent. Mais votre force, elle, grandit à chaque pas.
Rester forte, ce n’est pas être invulnérable. C’est continuer à avancer, même quand c’est inconfortable. C’est apprendre à faire le tri, à dire non, à dire stop… et à se dire oui, à soi-même, encore et encore.
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