Également connue sous le nom d’affaire des viols de Mazan, l’affaire Gisèle Pelicot est l’une des plus graves et choquantes de l’histoire judiciaire française récente. Elle met en lumière les mécanismes de l’emprise, de la violence sexuelle organisée et du silence collectif.

Une décennie de violences invisibles

Entre 2011 et 2020, Gisèle Pelicot, alors âgée de 59 à 68 ans, a été droguée à son insu par son mari, Dominique Pelicot, qui l’a livrée à 72 hommes au moins pour qu’ils la violent pendant qu’elle était inconsciente. Son époux filmait et photographiait ces agressions, partageant les images sur des forums en ligne. Gisèle n’avait aucune connaissance de ces actes jusqu’à ce que la police découvre des milliers de fichiers lors d’une perquisition en 2020, suite à l’arrestation de Dominique Pelicot pour des faits de voyeurisme. 

Un procès historique

Le procès, qui s’est tenu à Avignon de septembre à décembre 2024, a mis en accusation 51 hommes, dont Dominique Pelicot. Ce dernier a été condamné à 20 ans de prison, la peine maximale, tandis que les autres accusés ont reçu des peines allant de 3 à 15 ans. Certains ont tenté de minimiser leur responsabilité, affirmant qu’ils pensaient que Gisèle était consentante, alors qu’elle était en réalité inconsciente. 

Le courage de Gisèle Pelicot

Gisèle a choisi de renoncer à son anonymat et de rendre le procès public, déclarant vouloir que “la honte change de camp”. Son témoignage a été salué pour sa dignité et sa force, inspirant de nombreuses femmes à briser le silence sur les violences sexuelles. Elle est devenue une figure emblématique du féminisme en France et à l’international. 

Un impact sociétal majeur

L’affaire a suscité une prise de conscience nationale sur les violences sexuelles, l’importance du consentement et la nécessité de réformer le code pénal français pour mieux protéger les victimes. Des manifestations de soutien ont eu lieu dans plusieurs villes françaises, et Gisèle a été honorée par des organisations féministes et des médias internationaux. 

L’affaire Gisèle Pelicot rappelle l’importance de croire les victimes, de dénoncer les violences et de lutter contre la culture du silence. Son courage ouvre la voie à une société plus juste et plus attentive aux droits des femmes.

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