Histoires de Survivantes

Emma, 42 ans : “J’ai cru que c’était de ma faute.”

“Quand j’ai rencontré Marc, il était parfait. Charmant, attentionné… puis, petit à petit, il a commencé à me critiquer, à me rabaisser. Il me faisait croire que tout était de ma faute : mes ‘erreurs’, mes ‘caprices’, mon ‘incapacité à le rendre heureux’. La première gifle est arrivée après un an de relation. Il a pleuré, il a promis que ça ne se reproduirait jamais… et j’ai voulu le croire. Mais c’était le début d’un cauchemar. Pendant dix ans, j’ai vécu dans la peur, cherchant toujours à éviter ses colères. Je ne me reconnaissais plus. J’étais devenue une ombre.

Le déclic ? C’est ma fille. Un jour, elle m’a regardée et m’a dit : ‘Maman, pourquoi tu pleures toujours ?’ J’ai compris que je ne voulais pas qu’elle grandisse avec cette image de l’amour. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai appelé une association. Ça a été le chemin le plus difficile de ma vie, mais aujourd’hui, je suis libre. Et surtout, ma fille voit une maman qui sourit.”

Sofia, 29 ans : “Il m’a isolée de tout le monde.”

“Quand j’y repense, je me rends compte que tout était calculé. Au début, il me disait qu’il m’aimait tellement qu’il voulait qu’on soit tout le temps ensemble. Puis il a commencé à critiquer mes amies, ma famille, à dire qu’ils ne me comprenaient pas autant que lui. Peu à peu, j’ai arrêté de voir du monde. J’étais seule, sous son emprise.

Un soir, après une dispute où il m’avait encore humiliée, j’ai ouvert mon ordinateur et cherché ‘comment savoir si on est victime de violences conjugales’. La réponse m’a bouleversée : j’étais dedans, à 100 %. J’ai contacté une ligne d’aide en cachette. Une conseillère m’a écoutée et m’a donné des conseils pour partir en sécurité. Ça a pris des mois, mais un jour, j’ai réussi à m’enfuir. Aujourd’hui, je revis. J’ai retrouvé mes proches, et surtout, j’ai compris que l’amour, ce n’est pas de la possession.”

Nadia, 35 ans : “J’ai appris à me reconstruire.”

“Quand j’ai quitté mon ex-mari, j’ai cru que tout irait mieux tout de suite. Mais en réalité, partir n’est que le début. J’avais tellement été rabaissée que je ne savais plus qui j’étais sans lui. J’avais peur, je doutais de moi, je me sentais coupable.

Le plus dur, ça a été d’accepter que la reconstruction prend du temps. J’ai suivi une thérapie, j’ai rejoint un groupe de soutien, et surtout, j’ai réappris à m’aimer. Chaque petite victoire comptait : oser sortir seule, rire sans culpabilité, faire des projets. Aujourd’hui, je peux dire que je suis heureuse, et surtout, libre. Et ça, personne ne pourra jamais me l’enlever.”

Razan Zaitouneh était une avocate, militante des droits humains et féministe syrienne. Elle a dénoncé la double oppression subie par les femmes syriennes, à la fois par le régime et par les groupes extrémistes. Elle plaidait pour une participation active des femmes dans la lutte pour la démocratie. En décembre 2013, elle a été enlevée, probablement par des groupes armés islamistes, avec trois de ses collègues à Douma, en périphérie de Damas. Depuis, elle reste portée disparue. Son combat et son engagement continuent d’inspirer les militantes syriennes et internationales.

En 1997, Ana Orantes, une Espagnole de 60 ans, a témoigné à la télévision des abus physiques et psychologiques que son mari lui avait fait subir pendant des décennies. Treize jours après son témoignage, elle a été brutalement assassinée par son ex-mari. Ce drame a suscité une indignation nationale et a conduit à des réformes législatives en Espagne pour mieux protéger les victimes de violences domestiques. 

Rashmi Anand, une écrivaine et militante indienne, a enduré dix ans de violences physiques de la part de son mari. Malgré les pressions familiales pour rester silencieuse, elle a trouvé la force de quitter cette relation abusive avec ses deux enfants. Son expérience l’a conduite à écrire et à fonder le “Woman of the Elements Trust”, une organisation qui soutient les victimes de violences domestiques à Delhi. En 2015, elle a reçu le prix Nari Shakti Puraskar, la plus haute distinction pour les femmes en Inde, reconnaissant son engagement et son courage. 

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