Incel : « involuntary celibate » ou le culte de la frustration

Le terme Incel vient de l’anglais involuntary celibate, c’est-à-dire « célibataire involontaire ». Il désigne, à l’origine, des hommes qui disent souffrir de ne pas avoir de relations sexuelles ou sentimentales. Mais ce qui aurait pu rester un espace d’entraide s’est transformé en communauté de haine, où la frustration est retournée contre les femmes.

Les Incels partagent l’idée que :

• Les femmes sont responsables de leur situation,

• Les femmes ne s’intéresseraient qu’aux hommes riches, beaux ou violents (chads),

• Ils seraient injustement exclus du marché sexuel.

Certaines de ces communautés vont jusqu’à justifier les violences contre les femmes, voire à glorifier des tueurs ayant revendiqué des actes féminicides. Le passage à l’acte de plusieurs jeunes hommes radicalisés par ces idées a déjà causé des meurtres de masse aux États-Unis et au Canada.

Red Pill : la pilule qui prétend ouvrir les yeux… pour mieux dominer

Inspiré du film Matrix, le terme Red Pill signifie « prendre la pilule rouge » et prétend révéler aux hommes la « vérité » sur les femmes et la société. Selon ces groupes :

Le féminisme aurait inversé les rôles et donné trop de pouvoir aux femmes,

Les hommes seraient devenus les « vraies victimes »,

La virilité passerait par la domination émotionnelle, sexuelle et économique des femmes.

Ces communautés cultivent un mélange de déni des violences faites aux femmes, de promotion de la manipulation (sous couvert de séduction), et de culte de la virilité. Elles conseillent aux hommes d’être dominants, méprisants, de contrôler les femmes pour ne pas être « trompés » ou « exploités ».

Si certains discours se présentent comme du « coaching de séduction », en réalité, ils entretiennent la misogynie et encouragent des comportements de harcèlement ou d’agressions.

Un phénomène mondial, accentué par les réseaux sociaux

Internet a largement contribué à l’expansion de ces communautés, notamment via :

• Les forums anonymes,

• Les chaînes YouTube et podcasts,

• Les réseaux sociaux (TikTok, X, Instagram, Reddit…).

Les jeunes hommes en quête d’identité ou confrontés à des frustrations personnelles y trouvent souvent des discours simples, culpabilisants pour les femmes et valorisants pour eux. Cette radicalisation insidieuse repose sur des stéréotypes sexistes et la haine des femmes.

Des conséquences bien réelles

Ces discours ne sont pas anodins :

Ils renforcent l’idée que les femmes sont des ennemies ou des objets à conquérir,

Ils banalisent les violences psychologiques, sexuelles et conjugales,

Ils encouragent certains jeunes hommes à s’endurcir émotionnellement et à se couper de relations saines,

• Dans plusieurs cas, ils ont mené à des passages à l’acte violents.

Face à ce phénomène, des chercheurs, associations et éducateurs tirent la sonnette d’alarme. L’impact sur les jeunes garçons est particulièrement préoccupant.

Comment résister à ces discours ?

La lutte contre ces mouvements passe par :

• L’éducation à l’égalité dès le plus jeune âge,

La promotion de modèles masculins positifs, non-violents et respectueux,

Le développement de l’esprit critique face aux contenus en ligne,

Le soutien et la vigilance auprès des jeunes hommes fragilisés par ces discours.

C’est aussi en valorisant la solidarité, le respect, et la construction d’un rapport sain entre femmes et hommes que ces idées peuvent être déconstruites.

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