Les violences conjugales touchent des centaines de milliers de femmes chaque année en France. Face à cette réalité, il est essentiel que les victimes disposent de stratégies d’auto-défense pour se protéger et retrouver leur autonomie. Ces stratégies englobent à la fois des techniques physiques, des mesures de prévention et des ressources juridiques et sociales.

1. Se préparer psychologiquement et repérer les signes de danger
Avant même d’agir physiquement, il est crucial de reconnaître les signes avant-coureurs de l’escalade de la violence. Un partenaire violent suit souvent un schéma cyclique : tension, explosion, puis “lune de miel”. Apprendre à identifier ces phases permet d’anticiper et de se préparer à agir au bon moment. Vous pouvez lire notre article sur le sujet ici : Comment identifier les signes de violence domestique
Actions recommandées
• Observer les déclencheurs de la violence et prévoir des stratégies de sortie.
• Se confier à une personne de confiance pour ne pas affronter la situation seule.
• Mémoriser ou noter sur papier des contacts d’urgence et préparer un plan de fuite.
2. Apprendre des techniques d’autodéfense physique
Même si la meilleure option reste la fuite, certaines situations exigent une réaction immédiate pour se dégager d’un agresseur. L’autodéfense physique repose sur des gestes simples et efficaces visant à créer une ouverture pour s’échapper.
Techniques utiles
• Frappes ciblées : viser les zones sensibles (yeux, gorge, parties génitales) pour neutraliser brièvement l’agresseur.
• Libération de prises : apprendre à se dégager d’une emprise sur le poignet, le cou ou la taille.
• Utilisation d’objets du quotidien : clés, sac à main ou spray lacrymogène peuvent servir de moyens de défense, ils peuvent permettre de gagner de précieuses secondes.
De nombreux cours d’autodéfense, comme ceux proposés par le Krav Maga ou le Systema, enseignent ces techniques adaptées aux situations réelles.
3. Mettre en place un plan de sécurité
Un plan de sécurité bien préparé peut faire la différence en cas de danger immédiat.
Éléments clés
• Préparer un sac d’urgence avec des documents essentiels (carte d’identité, argent, clés, vêtements).
• Identifier un lieu sûr (chez un proche, dans un centre d’hébergement) et un moyen d’y aller rapidement.
• Créer un code avec une personne de confiance pour signaler un danger sans éveiller les soupçons.
4. Utiliser les ressources disponibles
Les femmes victimes de violences domestiques peuvent bénéficier d’un soutien juridique, psychologique et social.
Ressources utiles
• Le 3919 (Violences Femmes Info) : un numéro gratuit et anonyme disponible 24h/24.
• Les associations spécialisées comme la Fondation des Femmes ou Solidarité Femmes, qui offrent un accompagnement.
• Les dispositifs de protection : dépôt de plainte, ordonnance de protection, Téléphone Grave Danger.
5. Reconstruire son autonomie et sa confiance
Sortir d’une relation abusive demande du temps et un soutien adéquat. Se reconstruire passe par un accompagnement psychologique, un retour à l’indépendance financière et, parfois, un éloignement géographique pour se protéger durablement.
Recommandations
• Se faire accompagner par des professionnel.le.s spécialisé.e.s pour gérer le traumatisme.
• Renforcer sa confiance en soi à travers des activités valorisantes (sport, formation, engagement associatif).
• Rejoindre des groupes de soutien comme NOUNAA pour échanger avec d’autres survivantes.
Conclusion
L’autodéfense des femmes victimes de violences domestiques ne se limite pas aux gestes physiques, mais englobe une préparation mentale, des mesures de sécurité et l’accès à des ressources adaptées. Chaque femme a le droit d’être protégée et soutenue dans sa démarche pour échapper à la violence et reconstruire sa vie en toute sécurité.